Née sous Y, comment lui en parler ?

née sous y grossesse accouchement

Un amour de jeunesse, le premier Amour même.
Mais pas celui de quelques heures mais plutôt de quelques années. Celui dont on connaît le début, mais dont on ne voit pas la fin.

Je suis tombée enceinte, sans pouvoir l'anticiper, ni le vouloir. Ce n'était pas désiré mais je l'ai vécu.

Il y a sept années, j'ai été pour la première fois enceinte. Et sans vous parler de mes péripéties «grossesques», je vous dirais que c'est un gros et grand passage difficile de ma vie mais aussi le début d'une belle histoire, même très belle. J'ai débuté ma vie de femme en tant que maman solo.

Une grossesse puis un accouchement.

Elle est née sous Y

Six années plus tard j'en parles en toute simplicité ou presque. Sans tabous.

J'ai été confronté à la question de l'IVG. J'ai choisi d'assumer seule, sans trop savoir ce qui m'attendais vraiment.

Et je ne regrette pas.

J'ai refais ma vie, lui aussi. Nous n'avons jamais caché cette belle «parenthèse» à ma fille. Alors peut être que certains diront que nous sommes fous de lui en avoir parlé si jeune, mais sachez que du haut de ses petites années, sans que nous ne lancions le sujet sur le table, elle savait déjà.

Nous avons décidé d'être franc et surtout honnête avec elle et nous même.

Et puis voilà, l'arrivé du petit frère a tout changé. Ils n'ont pas le même nom et ça ne lui a pas échappé.

Je porte forcément autant d'Amour à l'un qu'à l'autre.

Ma fille je l'ai élevé en solo durant deux années, il y a forcément quelque chose de très fort, de fusionnel, on a grandit ensemble. Car oui, moi aussi j'ai grandi, je suis passé de fille à femme et même maman. Je sortais de mes études et ne connaissais encore rien de la vie. J'ai commencé à bosser (pour de vrai, pas juste l'été) en devant jongler mes horaires avec celles de la nounou.

Mon fils je l'ai désiré, je l'ai découvert avec quelqu'un à mes côtés, j'ai partagé mes achats avec quelqu'un d'intéressé, j'ai parlé de mes doutes, j'ai même fait deux ou trois séances de préparation à l'accouchement en couple, j'ai préparé un projet de naissance en disant «NOUS». Et j'ai même eu du mal à vivre une grossesse aussi «entourée» (d'un papa, de ma fille, de mes parents, des siens ...).

Alors forcément, j'ai eu l'impression de vivre deux grossesses totalement opposées mais à la naissance, il y avait tout autant d'Amour.

Et puis dernièrement j'ai du m'absenter du blog, pas parce que j'en avais marre de vous hein ! Ni parce qu'on avait un soucis de réseaux ! Mais parce que je me suis prit en pleine figure le truc auquel je ne m attendais pas. Enfin pas tout de suite plutôt


«Je veux voir mon papa»


Mon homme m a dit «t'as entendu ?»
Non parce qu'à ces paroles, j'ai eu l'impression de passer sous un Tgv.
J'ai même fais répéter, histoire d'être sûre de bien avoir compris et par la même occasion de m'en remettre une couche (sadique !!!).

Bon depuis quelques temps on voyait bien que quelque chose clochait car elle avait de l'eczéma sur les bras. Et l'an dernier pendant la grossesse pareil. Parce qu'elle n'ose pas parler et qu'il faut bien que ça sort d'une façon ou d'une autre.

Alors bien-sûr je ne vous étonnerais pas si je vous dis, que je ne sais pas ce qu'il est vraiment devenu.
On a coupé contact depuis un certain temps désormais (et ça ne se compte ni en minutes, ni en semaines, ni en mois, mais en années !) ce qui implique donc un certain travail de recherche, de questions, une préparation. Enfin bon ça prend du temps.


Alors comment en parler ? Comment lui expliquer ? 
Comment répondre à ses questions ?


Là tout de suite, maintenant, je dois vous dire que ça ne coule pas de source. 
Je n'ai pas très envie de retourner le passé, ni savoir ce que sa vie est devenue, ni de lui parler de la notre. 
Sept ans c'est peu dans une vie et pourtant trop tôt. Je m'attendais à avoir jusqu'à sa crise d'ado pour me préparer au choc. 

On a parlé un peu, on a commencé les démarches pour trouver un pédo-psychatre. 

Et en plus, ça ne court pas les rues, je te parles même pas du délai d'attente, de la pré-inscription, de la première prise de contact, de l'attente pour passer en commission, de l'attribution du dit psy et du fait que moi aussi je dois passer sur le divan pour extérioriser cette appréhension ...

Je lui ai proposé des photos «en attendant», d'en parler si besoin «en attendant», je lui ai demandé si elle était sûre et je lui ai aussi dit que j allais faire des recherches, que ça prendrait du temps et qu'il était possible que lui ne veuille pas nous voir. Et je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou pas.

J'ai quelques pistes, mais c'est un travail qui doit être encadré par un professionnel pour préparer toutes les éventualités.

Je te dirais que parfois je me sens égoïste, car j'ai décidé de lui imposer ce petit Y sur son livret de famille

Si vous êtes maman, vous comprendrez ce que l'on ressent après une première échographie, lorsque l'on découvre un petit coeur. Car cette grossesse je l'ai découverte à presque deux mois de grossesse. 
Vous comprendrez que le choix est terrible à faire et les raisons qui m'ont fait m'éloigner de l'IVG.

Vous pourrez aussi me traiter d’égoïste, de stupide, d'irresponsable ou encore je ne sais quoi.


Mais souvenez vous bien, que quelqu'un un jour a cité:


«il vaut mieux être seul que mal accompagné»


Et ça marche même au féminin !

Mathilde.bla

14 commentaires:

  1. Ton choix il y a sept ans a été le plus courageux du monde. Et ta fille a ainsi eu la chance de grandir aimée.
    Même si la question du "papa" allait forcément se poser tôt ou tard, j'imagine combien cela doit être délicat comme situation pour toi, et pour vous !
    En tout cas j'admire les efforts que tu fais pour apporter des réponses à ta fille, et les démarches que tu entreprends.
    J'espère que tout se passeras au mieux, et que la tempête émotionnelle vous laissera encore plus proche, ta fille et toi :)

    Quel que soit le résultat de cette quête, elle a la chance d'avoir une maman comme toi !

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    1. Merci pour ce beau message. "Tempête émotionnelle" je sais pas si je pourrais mieux dire. Tu résume mon ressenti en deux petits mots

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  2. C'est très émouvant ce que tu raconte.
    J'ai eu ma fille il y a 10 ans avec un homme que j'ai aimé. Nous nous sommes séparés quand elle avait 2 ans et il s'est suicidé 2 ans après.
    On (elle et moi) a consulté des psychologues, en libéral et au cmp, pour bien lui faire entendre qu'elle n'y est pour rien, etc, mais ca n'a pas été génial. Nous avions un sentiment d'incompréhension et au final c'est à moi qu'on disait d'extérioriser ma colère.
    Recement elle a balancé au sujet de mon copain (depuis 7 ans cette année) : "je n'aime pas ce papa là" et elle a eu des soucis d'alimentation qui nous on poussé à changer notre méthode.
    Nous avons trouvé notre psychanalyste. Je regrette de ne pas m'être tourné vers lui plus tôt.
    Le relais de rdv a été bien plus rapide qu'avec le centre médico psychologique.

    Sinon, je pense que c'est une démarche normal de rechercher qui est l'autre moitié qui l'a fabriqué mais à toi de voir si la personne vaut le coup, lui apportera quelque chose, ou pas.
    Bon courage ��

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    1. C'est aussi au CMP que nous nous sommes adressés, car personne n'était disponible. On m'a parlé de 8/9 mois d'attente au départ. J'ai commencé les démarches il y a un mois, elle est passée en commission vendredi dernier seulement (vacances entre temps). Nous ça se passe très bien avec mon conjoint mais quand tu parles alimentation j'aimerais que tu m'en dise plus, car nous c'est dur en ce moment aussi

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  3. C'est facile à dire sans l'avoir vécu, mais je dois avouer que je partage ton approche. Je comprends que tu aies gardé l'enfant - quelques soient tes raisons, c'était les tiennes, pas à revenir là dessus. Pour la façon de lui en parler, je crois que tu as bien fait - même si tu ne t'attendais pas à ce que ça vienne si tôt sur le tapis, je pense que sans en parler tous les jours, il ne faut pas cacher ce genre de "gros" truc à un enfant, au risque de le voir mal le vivre quand même, mais sans arriver à mettre des mots dessus. Ce sera peut être dur, mais elle a le droit de savoir - qu'il veuille prendre contact ou non. Ca fait partie de son histoire, elle a le droit de savoir et d'après ce que tu décris, il me semble que tu organises les choses comme il le faut. Bien entourée, aidée dans sa démarche, elle ne pourra que le vivre au mieux, même si la situation de départ n'était pas idéale.

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    1. On tente de faire au mieux mais je t'avoue que les mots me manques souvent

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  4. Ton article est très touchant. Difficile de savoir quoi ressentir quand on n'a pas vécu...
    Je te souhaite beaucoup de courage dans ta démarche !

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    1. Merci. Du courage on va en avoir besoin je pense et de la patience aussi (et du self control)

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  5. Je comprends tout à fait ton enfant et de son désir à voir son père. Je pense que la naissance de son petit frère a dû être un déclic dans sa tête. Tu as bien fait de prendre cette formulation au sérieux et d'avoir mis en place un suivi. J'espère que tu arriveras à retrouver son papa, qui sait peut être aura t il envie de s'investir dans sa vie.
    Bon courage

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    1. J ose espérer que non finalement car l investissement j aurais voulu l avoir dès le départ pas 7 ans plus tard. On vit très bien sans lui et je ne souhaite pas que ça change

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  6. Ton texte m'a beaucoup touché. Tu as surement fait le bon choix de garder ton bébé et de l'avoir assumer sans aucun soucis. Grandir sans connaitre son père n'est pas une chose facile, j'ai découvert le mien à 29 ans et je n'ai jamais pris le courage de l’appeler ni quoi que ce soit, je n'en veux pas à ma mère non plus elle c'est tellement bien occupée de moi et l'homme qui m'a élevée et pour moi mon unique père.
    Le chemin ne sera pas facile, être bien entourée et toujours le mieux.

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    1. Merci pour ce témoignage. Sans vouloir t embêter (et si tu est d accord) est ce que tu pourrais me dire comment tu l as vécu enfant, comment ça c'est passé avec ta maman? Si tu veux bien m en parler tu peux m écrire en privé sur un Rs ou via le formulaire de contact

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  7. Je suis très émue à la lecture de ton article. La situation ne doit pas être simple à gérer mais j'ai l'impression que tu fais ça au mieux. Ce n'est pas facile d'imaginer quand on ne l'a pas vécu mais je crois que c'est toujours mieux de ne pas cacher ce genre de choses. Je te souhaite bon courage pour tes recherches, en espérant que l'issue quelle qu'elle soit apaise ta puce et réponde à ses questions.

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    1. Pas simple mais passage obligé je pense. Et comme je le disais, on s y attendait mais plus tard

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