Le temps file à une vitesse impossible.
Elle a 6 ans, il a eu 10 mois. Elle sait désormais lire, il fête sa première année d'ici deux petits mois.
Ils ont une complicité incroyable.
6 ans que je suis devenue maman, 10 mois d'allaitement, il est presque "sevré" (mais pas moi ! )
Et moi, je n'ai pas vu le temps passer. Je n'ai pas vu cette grossesse s'écouler, je n'ai pas attendu très longtemps à la maternité, je ne les ai pas vu grandir.
Après deux grossesses, marquées de beaux souvenirs mais aussi de quelques difficultés, mon statut de " baleine pondeuse" s'en est allé.
Je n'ai pas passé la trentaine et je dois faire le deuil de la grossesse.
Je vous avoue, que je pourrais encore accoucher demain, après demain et encore après après demain s'il le fallait. Et là désormais, j'ai beaucoup, même énormément de mal à passer le cap.
A toi, cet enfant que je n'aurais pas
J'aimerais pouvoir annoncer à mes parents une autre belle nouvelle,
J'aimerais te découvrir sur un écran,
J'aimerais entendre ton coeur pour la première fois,
J'aimerais sentir tes premiers mouvements,
J'aimerais même passer mes matinées la tête au dessus de la cuvette.
J'aimerais cacher mon ventre encore quelques jours
Et voir la tête de ma chef, se réjouir pour de faux.
J'aimerais préparer ton arrivée,
Acheter tes premiers vêtements
Choisir ton prénom
Parler de toi au présent.
J'aimerais parler avec ma sage-femme de ma trouille d'avoir un autre enfant.
Et attendre avec impatience notre prochain rendez-vous.
J'aimerais voir la joie de l'annonce à ta sœur et ton frère.
Et puis j'aimerais même entendre mon homme dire
"y en as marre des femmes enceintes".
J'aimerais ne pas savoir vraiment qui tu es,
Et découvrir cela le jour J.
J'aimerais pronostiquer ta venue,
Et même serrer les dents ce jour-ci.
J'aimerais que l'on te dépose dans mes bras,
Pour la toute première fois.
Te donner le sein,
Et admirer ton visage en même temps.
J'aimerais passer quelques jours à la maternité,
Rien que toi et moi, mon bébé.
Et puis, tu grandirais,
A une vitesse folle toi aussi.
Mon Coeur, lui, ne cesserais de s'agrandir
Et mon regard, serait plein d'Amour.
Mais voilà, tu ne seras pas le "numéro trois".
Car toi, je ne t'aurais pas.
Je t'avouerais, que pendant ma grossesse, mon homme était persuadé qu'on remettrait ça.
Enfin lui, pas moi
Et puis voilà, notre p'tit Loup, a piqué sa crise à trois mois, j'ai passé deux mois sur un canapé à donner le sein, tout en préservant ma cellulite. On a attendu neuf mois, avant de pouvoir faire nos nuits. La grande commence a nous faire des crises de jalousie. Bref, l'idée est partie aussi vite qu'elle était arrivée.
Alors je dois te dire, que pour le coup - et c'est tellement nul- j'étais contente qu'il puisse l'envisager, même si je savais pertinemment que je ne changerais pas d'avis. Et lorsqu'il a prit conscience, que trois, non décidément c'était pas envisageable, j'ai été super déçue.
Allez comprendre pourquoi.
Je pense que la "possibilité de ... ", me laissait encore ma place de "baleine pondeuse" et que tout à coup, paf, j'ai pris une claque. et j'ai été rétrogradée, mes ovaires aussi. Enfin bon quoi, c'est comme si on m'avait annoncé "ça y est c'est la ménopause". T'as pondu, tu sers plus à rien.
Ah, si ! Tu élèves tes mômes, et quand ils auront dix ans, peut-être que là tes potes s'y mettront, histoire de te rappeler, que toi, t'es plus dans les couches depuis longtemps.
Et vous, combien voulez-vous d'enfants ?